Emma Goldman - Ma vie valait-elle la peine d’être vécue ?
Une introduction par la fin à la pensée d’une des plus grandes militantes anarchistes.
En 1934, lorsqu’elle publie Ma vie valait-elle la peine d’être vécue? dans Harper’s Monthly Magazine, Emma Goldman a 65 ans.
Ce texte fait donc office de testament.
Emma Goldman est une intellectuelle et anarchiste russe née le 27 juin 1869 à Kowno et morte le 14 mai 1940à Toronto, Canada, connue pour son activisme politique, ses écrits et ses discours radicaux libertaires et féministes. Elle a joué un rôle majeur dans le développement de la philosophie anarchiste en Amérique du Nord et en Europe dans la première moitié du xxe siècle.
Née à Kowno appartenant alors à l’Empire russe, elle émigre aux États-Unis en 1885 et vit à New York, où elle rejoint dès 1889 le mouvement anarchiste en plein essor après le massacre de Haymarket Square. Elle devient vite une écrivaine et conférencière renommée, captivant des milliers de personnes sur la philosophie anarchiste, les droits des femmes ou les luttes sociales.
Elle soutient, en 1892, une tentative d’assassinat de l’industriel Henry Frick, par son amant et ami de toujours, Alexander Berkman. L’évènement conçu comme un acte de propagande par le fait a lieu lors de la grève de l’usine sidérurgique Homestead. Bien que Frick ne soit que blessé, Berkman est condamné à vingt-deux ans de réclusion. Elle est emprisonnée à plusieurs reprises dans les années qui suivent, pour « incitation à l’émeute » et distribution illégale d’informations sur le contrôle des naissances. En 1906, elle fonde le journal Mother Earth dont elle assure la rédaction en chef jusqu’à son interdiction en 19175. La même année, avec Berkman, elle est condamnée à deux ans de prison pour propagande antimilitariste contre la conscription. Ils sont ensuite expulsés vers la Russie.
Initialement, elle soutient la révolution bolchevique, mais s’oppose rapidement au Parti communiste, en prenant notamment la défense des anarchistes victimes de la répression. En 1921, elle fuit l’URSS et raconte son expérience, en 1923, sous le titre : My Disillusionment in Russia.
Pendant son séjour en France, en 1928, elle rédige son autobiographie, Living my Life, publiée en 1931.
De 1936 à 1938, lors de la guerre civile et à l’invitation de la Confédération nationale du travail, elle se rend à plusieurs reprises en Espagne pour soutenir la révolution sociale. Elle meurt à Toronto le 14 mai 1940 à l’âge de 70 ans.
Pour certains, Emma Goldman est une « femme rebelle », libertaire et libre penseuse. Pour ses détracteurs, c’est une avocate de l’assassinat politique et de la révolution violente. Ses écrits et ses conférences touchent des domaines aussi divers que la prison, l’athéisme, la liberté d’expression, le militantisme, le mariage ou l’homosexualité. Bien qu’elle ne partage pas la revendication de la première vague du féminisme en faveur du droit de vote des femmes, elle développe une nouvelle réflexion intégrant davantage les femmes et la sexualité dans la philosophie anarchiste.
Dans les années 1970, après des décennies d’oubli, son parcours est revisité par des chercheurs féministes ou anarchistes. En 1979, ses Mémoires sont traduits et publiés en français sous le titre L’Épopée d’une anarchiste. New York 1886 - Moscou 19208. Ils sont réédités régulièrement depuis.
Donneuse de voix : Julie | Durée : 30min | Genre : Biographies
Avec l’aimable autorisation des traducteurs et traductrices du site Racines & Branches et des éditions Diomedea.