Tiken Jah Fakoly : le changement démocratique au Sénégal, pour nous, c’est une Révolution.
Seuls le recul de l’Histoire et les historiens nous confirmeront ou pas -dans quelques années- si l’élection au premier tour le 24 mars 2024 du 6éme Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et la victoire par extension de son ami et mentor Ousmane Sonko sont à considérer comme une « révolution », un tournant historique pour le Sénégal, - mais aussi par extension pour le reste des pays africains- soixante-quatre ans après l’indépendance, un certain 4 avril 1960, de l’ancienne colonie française.
Quoi qu’il arrive, la démocratie sénégalaise a remporté une victoire historique contre les tentatives autocratiques de confiscation au peuple du droit de choisir librement leur Président. Malgré les pressions sur la presse, l’emprisonnement systématiques des contestataires, les 80 morts des répressions, l’emprisonnement d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, le peuple a fini par gagner et donner une belle leçon de démocratie.
« Faye et Sonko : engagés depuis 2014 »
Avec plus de 56% des voix acquises dés le premier tour, le jeune énarque élu la veille de son 44éme anniversaire devient ainsi le plus jeune président de l’histoire de son pays. Mais également à l’instar de son compagnon d’armes, Ousmane Sonko, avec qui il s’engage dés 2014 au sein du PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité), le premier Président sénégalais au plus fort du terme, ancré dans son pays et n’ayant pas étudié ou travailler à l’extérieur.
« C’est une révolution » TJK
« Révolution », c’est effectivement le mot très fort, (voir l’interview vidéo) employé par l’auteur-compositeur-interprète de reggae, Tiken Jah Fakoly, dans l’interview accordé ce vendredi 29 mars 2024 à à l’issue de son concert à Vallet (Près de Nantes).
Un mot utilisé en connaissance de cause par l’artiste d’origine ivoirienne mais d’abord « panafricain » comme il aime à se définir. Un homme engagé depuis plus de 25 ans à travers ses chansons dans l’éveil de la conscience de la jeunesse africaine avec des titres qui résonnent dans les oreilles de toute la jeunesse africaine : « Le Pays va mal 2000 »- « Y-en-a marre 2000- « Françafrique 2002 » - « Quitte le pouvoir 2004 » - « Ca va faire mal 2004 » - African révolution »- (…)
Des titres beaucoup moins appréciés par les gouvernants et les systèmes mis en cause dans ses chansons. Menacé de mort à plusieurs reprises dans les années 2003 par les autorités de son pays après les événements tragiques du Pays, Tiken Jah ne renonce pas à dire et à poursuivre ce qu’il considère comme un devoir. Chassé également du Sénégal en 2007 par le Président Abdoulaye Wade suite à ses déclarations sur les véléités autocratiques du Président éponyme, Tiken Jah vit aujourd’hui au Mali où il continue à travailler ses textes et ses chansons pour éveiller les consciences africaines mais aussi celles des jeunes européens qui ignorent pour la plupart tout de ce qu’on appelle la françafrique et de ces liens historiques mais souvent tragiques et inégaux. Des liens à reconstruire entre « la mère » France et des pays francophones pour une relation durable, saine et gagnant-gagnant. Un sacré défi !
Pour prolonger :
La chaîne officiel TY de TJK :
Une interview de Bruno Briand pour