CHOEUR BYZANTIN DE GRECE Direction : LYCOURGOS ANGELOPOULOSIOANNIS KOUKOUZELIS, LE MAÏSTOR
Avec cette cassette, Le Chœur Byzantin de Grèce, commence l’édition d’une série de cassettes dont l’ambition est de contenir (dans la mesure du possible) l’œuvre du célèbre grand maître byzantin loȧnnis Koukouzèlis le Maestro, qui est encore appelé Papadopoulos (Manuscrit du Sinaï 1256, de l’année 1309). Le grand maître loȧnnis Koukouzèlis est un saint de l’Eglise orthodoxe (sa mémoire est fêtée le 1ier Octobre) et un représentant des plus illustres de la musique byzantine. Il est considéré comme la deuxième source de la musique byzantine (la première étant Jean Damascène). Il faut savoir aussi que, en dehors de l’œuvre immense de Koukouzèlis pour la plus grande part inédite jusqu’ à ce jour, la notation qui porte son nom continue à être utilisée encore maintenant au travers des simplifications, explications et réformes opérées au cours des siècles. Le plus ancien manuscrit musical où apparaît pour la première fois le nom de Koukouzèlis est I’hirmologion Leningrad Gr 121 de l’année 1302. La présente cassette contient sur la première face un des deux théotokion - “leçon” (grande composition) dont voici le texte : “D’avance les Prophètes t’ont annoncé ô Vierge, d’avance les Prophètes t’ont annoncé ô Vierge, ô Vierge ils t’ont annoncé d’avance les Prophètes comme vase, rameau [d’Aaron], plaque [de la Loi], autel, chandelier, Arche, pont et échelle, comme vase, rameau [d’Aaron],table [de la Loi], autel, chandelier, Arche, montagne non taillée et encensoir d’or, palais et trône du Roi, ô Vierge ils t’ont annoncé les Prophètes comme vase d’or contenant la manne ils t’ont annoncé les admirables Prophètes. Kratime: térirem, énéna, térérou, térirem, ils t’ont annoncé ô Vierge.” Cet hymne, surtout connu en ton “grave”, est publié dans la “Pandecti” (Constantinople 1851) tome 3e, page 5, il se chante lors de l’habillement de l’Evêque (habituellement de nos jours on chante la version abrégée du Protopsalte Constantin de la Grande Eglise (t1862). Celui qui est chanté ici en plagal du ton deuxième (nénano) est inédit et a été expliqué (1) par Chourmouzios Chartophylax (manuscrit 706 МПТ). Il s’agit d’une mélodie exceptionnellement riche avec des nuances subtiles et d’habiles changements de tons successifs principalement entre le ton nénano, l’aghia papadique, le tétraphone du plagal du ton deuxième et le tétraphone du ton premier. Les répétitions des phrases musicales mettent en évidence “la douce mélodie du nénano qui n’est pas loin de devenir un neuvième ton” tandis que les deux apparitions du aghia, que nous rencontrerons fréquement dans les compositions papadiques postérieures, conviennent d’être exécutée par un soliste ainsi que les endroits où la mélodie se développe dans un équilibre toujours admirable et où elle culmine dans toute sa dynamique. Le kratime, très mélodique, est donné comme un achèvement vocalement splendide de la conception de cette grande oeuvre qui, par une descente de la mélodie sur le aghia antiphone, élargit encore sa richesse modale. L’anagramme (oeuvre dont le texte ne suit pas un ordre logique) “Pleine de grâce, réjouis- toi” qui se chante lors de l’Artoclasia (bénédiction des pains à la fin des Vêpres) est parcouru dans toute sa structure par un courant stupéfiant dès la première phrase musicale en ton premier tétraphone. Au moyen de modulations dans le ton aghia (4ième ton) et dans te plagal du ton quatrième et en Lèghètos, sont tissées avec un art consommé des lignes mélodiques extrêmement riches tandis que revient avec insistance la phrase musicale toujours semblable du “Rejouis-toi” qui conduit la composition jusqu’ au petit Kratime dans une intensité portée à son paroxysme. Cet anagramme a été publié dans le fascicule “Le quintuple Vierge Mère de Dieu [réjouis- toi]” (Aux Presses Patriarcales de Constantinople 1898) comme “Leçon chantée en double chœur à I’Artoclasia, copiée à partir [d’un manuscrit] de la Bibliothèque de Musique dans le Métochion Agiotaphite et divisée en stiches par le Protopsalte de la Grande Eglise Georges Raidestinos”. Sur cette cassette l’oeuvre est chantée d’après une explication de Chourmouzios Chartophylax (Manuscrit 703 МПТ). Voici te texte enrichi d’une phrase en l’honneur de la très sainte Mère de Dieu : “Pleine de grâce, réjouis toi, le Seigneur est avec toi, et par toi avec nous, tu es bénie entre les femmes et béni est le fruit de ton sein. Vierge Mère de Dieu, tu es bénie entre les femmes, Pleine de grâce réjouis toi, avec toi [est] le Seigneur, Vierge Mère de Dieu, tu es bénie, te Seigneur est avec toi [celui] des Puissances · Réjouis toi ô Pure, ô Mère du Christ, réjouis toi ô Humble, ô Vase d’or, réjouis toi ô Tabernacle pur réjouis toi ô Chaire admirable, réjouis toi ô Palais agréable du Christ Roi et notre Dieu, ô Toute bénie ô Toute glorifiée, le Seigneur est avec toi, Pleine de grâce réjouis toi”.
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