Cette vidéo est un hommage au 173e Régiment d’Infanterie, aux 30 000 corses tués, aux 15 000 autres blessés, et à tous les corses qui ont participé à la guerre de 1914-1918.
Le 9 août 1914 les quatre bataillons du 173e Régiment d’infanterie, entièrement composés de corses, sont embarqués à Ajaccio à destination de Marseille.
Le 20 août, les soldats corses sont aussitôt engagés dans la Bataille de Dieuze.
50 000 Corses se retrouvent au front sous le commandement d’officiers aussi incompétents qu’inhumains.
Les corses combattent comme des “diables“, dans l’armée de terre, la marine et l’armée de l’air. Mais Georges Clemenceau, ministre de la Guerre en 1914, ex-Député du parti Radical de Paris en 1870, n’a pas oublié la chute de Sedan que ses amis républicains ont attribué à tous les corses (Napoléon III était corse) et à la Corse, la haine qu’il porte envers les corses ne s’est pas tarie. Aussi, par “Décret Spécial à la Corseé, Georges Clemenceau va envoyer tous les corse de 17 à 55 ans et les pères de famille jusqu’à 6 enfants au massacre. Le 173e R.I., entièrement composé de soldats corse, restera 4 ans en première ligne (il est vrai quand si les corses restent plus de temps au front ils ont plus de chances de se faire tuer). Le 173e R.I sera décimé à plusieurs reprises et il sera reconstitué à chaque fois. L’hécatombe pour les corses sera telle que le Maréchal Joffre ironisa non sans cynisme : “Les Corses viennent au front par bateaux entiers mais quelques barques seulement suffisent pour les ramener dans leur l’île“.
A cause de la différence ethnique, les corses seront victimes d’injustices et de brimades de la part de la hiérarchie militaire française. Par exemple, les corses n’avaient qu’une permission tous les 6 mois, au lieu 3 ou 4 mois pour les soldats français. Et puis très vite, ce délai sera porté à...1 permission par an ! Ainsi, les corses ont plus de chances de se faire tuer !
Quand les défaites étaient attribuées aux soldats corse, les médecins militaires refusaient de soigner ceux des leurs qui étaient blessés. Alors, lorsque les blessés en avaient la force, ils arrachaient les insignes de leur Régiment pour ne pas être identifiés...
A la fin du conflit, les corses démobilisés sont abandonnés à eux-mêmes... Ils s’entasseront sur le port de Marseille où ils dormiront sur des paillasses pleines de vermines, et de surcroît ils devront payer leur billet bateau de retour au pays.
Dans un texte écrit en 2000 dans le journal “Le Monde“, Michel Rocard, ancien Premier ministre de la France, dira : “Pendant la guerre de 14-18, la France a mobilisé en Corse, ce qu’elle n’a jamais osé faire sur le continent, jusqu’aux pères de 6 enfants. De ce fait, en Corse, en 1919, il n’y avait pratiquement plus d’hommes valides pour reprendre les exploitations agricoles.“
Ce fut un GÉNOCIDE ! C’est un pan entier du peuple corse que la France a sacrifié, détruit dans cette guerre et la Corse ne s’en remettra jamais.
Durant des décennies, dans de nombreux villages corses, la procession du 15 août sera appelée : Procession des Veuves.