Servitude au virtuel ?

Aujourd’hui une grande partie de nos vies se déroule en ligne. Les échanges interhumains passent intégralement, ou presque, par le truchement de flux d’informations. Nos existences culturelles, intellectuelles et sociales s’en trouvent, par conséquent, toutes fortement impactées. Jean-Gabriel Ganascia, informaticien et philosophe, pro- fesseur à Sorbonne Université, présentera l’impact que peuvent avoir ces technologies d’un point de vue poli- tique, social et de la communication. Comment se libérer des nouvelles formes d’oppression qu’elles génèrent ? 00 :23 Jean-Gabriel Ganascia présente son livre intitulé « Servitudes virtuelles » qui montre quelles sont les transformations sociales et politiques induites par les développements des technologies de l’information. 07 :18 Le projet de l’intelligence artificielle, c’est d’essayer de produire une machine qui pense ou en tout cas dont on puisse de l’extérieur avoir l’impression qu’elle pense. 14 :58 L’intelligence n’est pas une substance ni un esprit que l’on va donner à la machine. Il s’agit de mieux comprendre nos facultés mentales en essayant de les simuler. C’est ce qui a donner naissance aux ordinateurs. 19 :35 Les premières machines à l’époque étaient peu puissantes et très vite on veut trouver d’autres techniques plus efficaces. En 2010, Le breton Yann LeCun continue à faire des réseaux de neurones formels et obtient des taux d’erreur de l’ordre de 10 %, contre 20 % avant lui. C’est ce qu’on appelle les « réseaux profonds ». 27 :20 L’intelligence a complètement transformé la société. On parle de supraconductivité ; quand la conductivité électrique se conduit pratiquement sans résistance. On retrouve le même processus avec la communication. Aujourd’hui, on a une supra communication. 32 :44 Après vous avoir décrit cette transformation sociale, Jean Gabriel Ganascia présente la réalité de ce monde. Georges Balandier, un ethnologue est le premier a parlé de « nouveaux nouveaux mondes ». Le fait est qu’il n’y a plus de sociétés qui n’aient pas été en contact avec la civilisation. 40 :08 Jean Gabriel Ganascia parle de robot et mentionne son roman écrit de son nom de plume Gabriel Naej, intitulé « Ce matin Maman a été téléchargée ». C’est l’histoire d’un jeune homme dont la mère a décidé de télécharger sa conscience pour se réincarner en robot. 48 :36 Dans son roman « Le mythe de la singularité », Jean-Gabriel Ganascia montre qu’en effet, la vitesse des processeurs des machines augmente à un rythme exponentiel. Cette vitesse a mené à ce que l’on parle aujourd’hui de « conscience » pour les machines. Cette théorie est développé par Joshua Benjo. 56 :19 Bruno Patino écrit « La civilisation du poisson rouge », où il y explique des phénomènes de manipulation de notre société avec notre capacité de concentration qui ne dépasse pas trente secondes. En comparaison avec Marshall McLuhan, théoricien des médias qui explique que les médias électroniques vont permettre de souder, rassembler et uniformiser la société. 01 :02 :26 Avec quelques extraits d’intelligence artificielle, on peut faire le constat que l’on entre dans une société où l’on ne peut plus vraiment croire ce qu’on entend ni ce qu’ont voit. 01 :10 :41 Pour citer quelques exemples, Elon Musk, a signé la pétition pour arrêter les recherches sur les agents conversationnels car il trouvait cela dangereux. Quinze jours plus tard, il explique qu’il va lui même construire un agent conversationnel, mais qui, contrairement à chatGPT, va lui dire la vérité. Egalement, IBM avait décidé de se retirer du marché de la reconnaissance faciale qui, selon eux, sert au profilage racial. 01 :17 :10 A quoi sert la reconnaissance faciale ? Elle peut servir à l’authentification. Mais cela pose des questions sur les erreurs d’identification et sur la catégorisation. En Chine par exemple, des systèmes peuvent reconnaitre les Ouïghours. Aujourd’hui, cette catégorisation reste effrayante d’après Jean-Gabriel Ganascia. 01 :28 :56 Pour terminer sa présentation, Jean-Gabriel Ganascia pense que l’on entre dans une nouvelle société. Les servitudes virtuelles sont impalpables mais n’en sont pas moins importantes. Comme le dit Etienne de La Boétie dans son livre, on peut s’en dégager mais il faut d’abord en avoir conscience.
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