Tchaïkovski : Concerto pour violon

Kim Bomsori interprète le Concerto pour violon et orchestre en ré Majeur op 35 de Tchaïkovski avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Santtu-Matias Rouvali. Extrait du concert donné le 29 septembre 2023 à l’Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique à Paris. #KimBomsori #Violin #Tchaïkovski Tchaïkovski compose son Concerto pour violon en mars-avril 1878, à Clarens, sur les rives du lac Léman où il a fui l’échec de son récent mariage. Rien de ce contexte personnel ne transparaît dans la partition, aux antipodes des accents tourmentés de la Quatrième Symphonie écrite l’hiver précédent. Page lumineuse, enlevée, passagèrement nostalgique, cet opus 35 figure aujourd’hui en tête des concertos pour violon les plus populaires et les plus joués à travers le monde. Une introduction orchestrale prépare l’entrée du violon, qui, après une montée dans l’aigu aux allures d’improvisation, retourne dans le registre grave pour entonner le thème principal (et fameux) du premier mouvement. Cette première partie aux mélodies envoûtantes est aussi une étincelante démonstration de virtuosité du soliste, y compris dans la cadence, qui est de Tchaïkovski lui-même. « Remarquez, chère amie, écrivit Tchaïkovski à Madame von Meck, qu’il faut le jouer très doucement, presque comme un andante. » Le mouvement central – Canzonetta – développe une ample cantilène dont le violoniste Auer vantait le charme « infléchi par la mélancolie ». Tchaïkovski avait donné un titre proche – Andantino in modo di canzona – au mouvement lent de sa Quatrième symphonie et attribué le thème principal au hautbois. Dans l’opus 35, la cantilène est bien sûr confiée au soliste, dans un effet de voile du timbre du violon qui joue avec sourdine. La présence légère de l’orchestre rappelle certains passages des Variations Rococo pour violoncelle. Enfin, le Finale se nourrit de motifs tziganes, comme le dernier mouvement du Concerto pour violon de Brahms, dans la tonalité de ré majeur lui aussi, et achevé l’été de la même année. Singulière fertilité pour le violon que la période 1878-1880, qui voit naître, outre les concertos de Tchaïkovski et Brahms, celui de Dvořák (1879) et le Troisième Concerto pour violon de Saint-Saëns (1880) ! Composé et orchestré en un mois, le Concerto pour violon de Tchaïkovski connut des débuts difficiles. Pourtant soliste de réputation internationale et professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, le prestigieux Léopold Auer le déclara injouable. Injouable ou peu conforme à son goût ? De goût, et même de « mauvais goût », il fut question dans la presse sous la plume d’Eduard Hanslick, critique musical qui faisait la pluie et le beau temps à Vienne, farouchement anti-wagnérien et anti-tchaïkovskien : « Pendant quelque temps, écrivait le critique au lendemain de la création, (l’œuvre) s’écoule musicalement et non sans inspiration, mais la grossièreté ne tarde pas à faire irruption et ne quitte plus le premier mouvement jusqu’à la fin. Le violon ne joue plus, il grince, racle et hurle. plus le premier mouvement jusqu’à la fin. Le violon ne joue plus, il grince, racle et hurle. L’Adagio, avec sa douce nostalgie slave, nous réconcilie à nouveau 5 avec le concerto, mais il se termine vite, cédant la place au finale qui nous transporte dans la joie fruste et sombre d’une kermesse russe. Nous y voyons distinctement des faces de sauvages, entendons des jurons grossiers et respirons des relents d’eau de vie. » Quand Madame von Meck, la mécène invisible, exprima des réticences à propos du premier mouvement, Tchaïkovski lui répondit : « Je ne désespère pas vous voir l’aimer un jour. » Pensez à vous abonner pour découvrir d’autres vidéos France Musique ! Découvrez tout France Musique : ► Site internet - ► Espace Concerts - ► Newsletters - Suivez-nous sur les réseaux sociaux : ► Facebook - ► Twitter - ► Instagram - ► TikTok - @francemusique?lang=fr
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