Pédoprédateurs piégés sur Internet | ARTE

Rediffusion disponible jusqu’au 30/04/2024 Trois jeunes femmes aux traits juvéniles se font passer pour des mineures sur Internet, dans le cadre d’une expérience filmée durant dix jours. Une immersion glaçante au sein de la réalité de la prédation en ligne. Il est midi. Holka, Mishka et Tynka, telles qu’elles se nomment en ligne, allument leur caméra. Durant dix jours, ces trois jeunes femmes vont apparaître sur un espace de discussion, jusqu’à minuit, et répondre à ceux qui engagent la conversation. Leur profil indique clairement qu’elles sont mineures. Sous ces pseudonymes se cachent Tereza, Anezka et Sabina, trois actrices adultes aux traits juvéniles, engagées à l’issue d’un casting. Dans un décor de chambre d’enfant investi pour l’occasion, elles ont pour mission de dialoguer avec les hommes qui les contactent et d’interagir comme le feraient de jeunes ados de 12 ans. L’expérience est intégralement filmée, jusqu’aux rencontres en réel avec vingt et un prédateurs, captées à l’aide de micros et de caméras cachées, sous la garde discrète d’un agent de sécurité en civil. En dix jours, les trois fausses mineures ont reçu 2 458 sollicitations… Tout âge, toute profession “Ça ne te dérange pas que j’aie 12 ans ?“ La question revient à chaque nouvel interlocuteur. Et la réponse fuse, invariable : “Non.“ En République tchèque, un enfant sur deux discute avec des inconnus en ligne, et un sur cinq accepterait une rencontre de visu. L’expérience glaçante proposée par les documentaristes Vit Klusak et Barbora Chalupova dessille rapidement le regard. Sur les vingt-trois jeunes femmes ayant participé au casting, dix-neuf indiquent avoir elles-mêmes été victimes d’abus sur Internet durant leur enfance. Mensonge, chantage, vidéos et photos à caractère pornographique non sollicitées, zoophilie, appel à la prostitution : face aux trois actrices, les hommes se déchaînent, aussi violents dans leur fausse douceur qu’au summum de leur excitation. Une sexologue, un juriste et la directrice d’un centre d’aide d’urgence pour mineurs apportent leurs éclairages et rappellent que sur Internet, face à des hommes majeurs, toute notion de consentement est illusoire, et précisent que seulement 3 à 5 % des prédateurs en ligne, dont les profils couvrent l’intégralité du champ social et de la gamme d’âge, peuvent être qualifiés de pédophiles. À la suite de la diffusion de ce documentaire, la police tchèque a réquisitionné les images, permettant aux autorités d’engager des procédures judiciaires. Documentaire (République tchèque, 2022, 1h30mn) Abonnez-vous à la chaîne ARTE Suivez-nous sur les réseaux ! Facebook : Twitter : Instagram :
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