139 - Arnaud Teyssier : Alain Peyrefitte a-t-il été le Las Cases de Napoléon pour de Gaulle ?

#NAR #Peyrefitte #deGaulle Arnaud Teyssier : Alain Peyrefitte a-t-il été le Las Cases de Napoléon – de Gaulle ? Publié entre 1994 et 2000, le C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte a été un grand succès de librairie et reste une source de référence majeure. Ces notes, prises par le jeune ministre au fil des ans, des scènes et des entretiens dont il fut l’acteur ou le témoin, ont laissé une empreinte profonde depuis leur publication. Que l’on soit historien ou simple lecteur, la tentation est grande, désormais, de voir le Général sous ces seuls traits, saisi parfois dans l’intimité de ses pensées. A propos de cette œuvre, on a même invoqué parfois Joinville, ou Saint-Simon… On fait aussi parfois le parallèle avec le Mémorial de Sainte-Hélène. Il paraît plus suggestif. Alain Peyrefitte a-t-il été le Las Cases de Napoléon – de Gaulle ? Quelle est la portée historique véritable de cet ouvrage, qui revendique la plus grande authenticité ? Quelle est la part de la légende dans le portrait qui se dégage de ce « de Gaulle au jour le jour » ? Comment ces textes ont-ils été réunis pour être portés au public ? Ne sommes-nous pas tous prisonniers de ce de Gaulle-là, notre vision n’est-elle pas exagérément filtrée, ou tamisée par cette multitude de petits mots, de petits faits et de petits traits qui séduisent par leur ton mais qui, mis ensemble, ne restituent pas nécessairement la vérité de l’homme ? Si l’œuvre d’Alain Peyrefitte a beaucoup contribué à la « gaullomania », elle a aussi participé à une vaste entreprise d’oblitération. Je n’use pas de ce terme au hasard : si un timbre est « oblitéré », c’est pour interdire que l’on s’en serve une nouvelle fois. Ce que Peyrefitte a incontestablement saisi, et restitué, c’est une certaine tournure d’esprit du Général, son art des formules à l’emporte-pièces. Mais ce qu’il a peut-être relégué parfois au second plan, c’est la vigueur, la fermeté, la continuité dans le dessein et dans la pensée. Parfois seulement : car l’auteur du Mal français, retrouvant ses notes des années héroïques, semble parfois surpris lui-même de la puissance de certaines lignes de force qui contredisent obstinément sa propre vision de la modernité. Peyrefitte a dressé pour le Général un séduisant tombeau. A l’image du Mémorial ? Permettant au grand homme de continuer à « régner après sa mort » » ? Mais contrairement à l’empereur, il ne s’agit pas de réhabiliter un proscrit ou d’édifier une légende. L’héritage de De Gaulle est vivant, inscrit dans la substance même de la Vème République. Plan : 0:00:00 - Intro 0:00:52 - Conférence 0:48:22 - Débat et questions La NAR sur le net : FB : Twitter : Site :
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