Une écologie chrétienne ?

Aidez-nous à former les cadres de la reconquête : Vidéo en lien avec le colloque d’Academia Christiana : “Penser l’écologie à l’endroit“ le samedi 4 novembre 2023 à Paris écologie Qu’est-ce que pourrait-être une écologie chrétienne ? Il s’agit de penser convenablement les rapports entre les hommes et la nature, en échappant aux maux qui s’ensuivent de la séparation radicale installée par la modernité. Les notions de Création et de créature nous invitent à habiter convenablement la Création, d’y accomplir notre être dans l’amour de la Création dont nous faisons partie. Elles nous invitent aussi à reconnaître que si, en tant qu’êtres humains, nous nous distinguons éminemment des autres créatures, nous n’en avons pas moins, en tant que créatures, une nature propre, à accueillir et à respecter. Normalement, nous ne devrions pas avoir à sauvegarder la Création, seulement à la respecter, à vivre en bonne intelligence et à collaborer avec elle. C’est parce que nous avons manqué à tout respect, rompu tous les pactes qui pouvaient nous lier à elle, que la sauvegarde est aujourd’hui de mise, à titre de nécessité conjoncturelle. La démesure de nos dispositifs technologiques n’est pas seulement désastreuse pour la nature en dehors de nous, elle l’est aussi pour notre propre nature. Car, au lieu de permettre une meilleure expression de nos facultés naturelles, la technologie, quand elle devient trop puissante et trop envahissante, rabougrit nos facultés. À force de tout déléguer à la technologie, les facultés individuelles se trouvent humiliées, neutralisées, et les êtres humains régressent. C’est le progrès technologique sans limite qui se met à entraîner le déclin, car toutes les avancées s’effectuent aux dépens de l’être spirituel qui devait les coordonner et en être le bénéficiaire. Notre monde nous présente deux voies sans issues : d’un côté le fait de s’inquiéter du réchauffement climatique, et accueillir avec faveur l’avortement, le mariage homosexuel, le transsexualisme. d’un autre côté le fait d’être défavorable à l’avortement, au mariage homosexuel, au transsexualisme, et considérer le réchauffement climatique comme une fable gauchiste. Pareille situation est ridicule. Pour le christianisme orthodoxe, l’homme n’est pas un esprit prisonnier de la glaise, mais de la glaise à laquelle a été insufflée une haleine de vie, le salut passe non par une annulation de la chair, mais par sa sanctification, dans une libération du péché. Pour la modernité la technique doit soumettre le monde à la volonté. La dynamique de transformation du monde par la technique moderne ne peut être vraiment saisie si l’on ignore cette dimension spirituelle : la séparation de l’esprit et de la matière qui devient, au gré des moyens d’action conférés par la technique moderne, impérialisme de la volonté, impatience devant le donné, désir illimité de maîtrise et de contrôle. Ce spiritualisme désincarné des moderne se retrouve encore dans le soutien ardent apporté à l’artificialisation de la procréation humaine, au libre choix de son sexe ou fantaisies du même ordre : on ne peut imaginer plus grande déliaison entre d’un côté la volonté, de l’autre une matière qui doit lui être entièrement soumise. En bref, une écologie de ce genre, ce ne peut être, sous une carrosseriere peinte en vert, que la continuation de la dynamique actuelle. Si l’on pense que cette dynamique est mauvaise, nous n’en serons pas quittes avec un changement de la couleur de la carrosserie.
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