Qui veut gagner des milliards ? | Capitalisme américain, le culte de la richesse (3/3) | ARTE

Comment, aux États-Unis, la République frugale des pères fondateurs s’est-elle transformée en gouvernement de riches pour les riches ? Dernier volet : l’État-providence fédéral contrôle le capitalisme américain jusqu’au choc pétrolier de 1973 et la récession, qui entraînent l’élection de l’ultralibéral Ronald Reagan. À l’aube de la révolution informatique, dans le nouvel eldorado de la Silicon Valley, autour de l’université de Stanford qui associe recherches publique et privée, émerge une génération d’entrepreneurs, dont Bill Gates et Steve Jobs, génies porteurs du “mythe du garage“ à l’expansion croissante. Mais déjà se profile une nouvelle révolution technologique, financée par l’État : les autoroutes de l’information et Internet, sur lesquelles surfent des visionnaires bientôt milliardaires, Larry Page et Sergey Brin, pères de Google, ou encore Elon Musk. Si les procès contre les situations de monopole échouent, l’accusé Bill Gates, en quête d’alibi, renoue avec la philanthropie des pionniers. Après le 11-Septembre, la surveillance de la planète, qui s’accélère, ouvre la voie aux supercalculateurs qui génèrent toujours plus de données et de profits. Ultrarapide, cette concentration des richesses sacre les Gafam maîtres du monde. En 2008, après le krach boursier et la crise des subprimes, le Trésor américain sauve Wall Street avec l’argent des contribuables, aux dépens des trois millions de familles qui ont perdu leur maison.   Hors de contrôle  Comment, aux États-Unis, la République frugale des pères fondateurs s’est-elle transformée en gouvernement de riches pour les riches ? Au fil d’un récit haletant, nourri d’archives d’un capitalisme américain très cinématographique, cette série documentaire révèle la continuité d’une élite qui a toujours su justifier son opulence et éliminer la concurrence, en recyclant habilement la mythologie du pays pour rendre sa domination acceptable. Fondé sur la liberté d’entreprendre et la recherche du profit individuel, mais aussi sur la maîtrise du droit – la loi au service de l’intérêt privé –, le système rend inévitable la concentration exponentielle de la richesse, même si les partisans de la régulation par l’État n’ont cessé de s’opposer à cet ultralibéralisme féroce. De l’alibi philanthropique à la promesse renouvelée du “ruissellement“, du mythe du self-made-man à la figure héroïsée du génie visionnaire de la Silicon Valley, ces trois épisodes déroulent un siècle et demi d’un capitalisme devenu hors de contrôle depuis près de quatre décennies, en dépit des conflits et des luttes. Si le mouvement Occupy Wall Street, notamment, a dénoncé l’avidité de ce “1 %“ de la population face aux “99 %“ qui la subissent, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires en Amérique continuent aujourd’hui d’accroître discrètement leur fortune en payant moins d’impôts que leurs secrétaires, en toute légalité. Série documentaire (France, 2020, 59mn) Abonnez-vous à la chaîne ARTE Suivez-nous sur les réseaux ! Facebook : Twitter : Instagram :
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