Trouvères & Troubadours / Minnesänger & Meistersinger

00:00 A la fontenelle (Anonyme, s. XIII) 01:03 Li nouviau tenz (Guy de Coucy, fl. 1186-1203) 03:03 Pastourelle: L´autre ier (Marcabru, fl. 1129-1150) * 04:15 La belle au rossignol (Anonyme, s. XIII) 06:32 Ce fut en mai (Moniot d´Arras, fl. 1213-1239) 08:21 A la clarté (Anonyme, Manuscrit de Montpellier c1300) * 09:38 Or est Bayard en la pasture, Hure (Adam de la Halle, c1237-1288) * 10:31 Tant que je vivrai (Adam de la Halle) * 12:37 J’ai vu la beauté (Anonyme, s. XIV) 14:20 Lanquan li jorn (Jaufré Rudel, c1113-c1170) * 16:39 Dame qui a mal mari (Richard de Semilli, s. XIII) 18:25 Ma viéle (Gauthier de Coincy, 1178-1236) 21:41 Dieu comment pourrait (Rondeau) (Adam de la Halle) * 23:18 Pour mal temps ni pour gelée (Thibaut de Champagne, 1201-1253) 24:21 Plainte de celle qui n’est pas aimée (Jehannot de Lescurel, † 1304 ) * 26:55 La plus belle et doulce figure (Nicolas Grenon, c1375-1456) 29:40 Palästinalied (Walther von der Vogelweide, c1170-c1230) 31:56 We ich han gedacht (Wizlaw von Rügen, c1265-1325) 33:14 Ich denke under wilen (Friedrich von Hausen, † 1190) 35:56 Loybere risen (Wizlaw von Rügen) 37:52 Untruwe (Meister Rumelant, fl. c1273-c1287) 40:14 In Suria (Oswald von Wolkenstein, 1376-1445) * 43:20 Hie vor dô wir kinder wâren (Meister Alexander, fl. 1247-c1288) 45:47 David und Jonathan (Nach dem David war redlich) (Hans Sachs, 1494-1576) Ensemble Gaston Soublette Bernadette de Saint Luc (soprano, flûte a bec alto et soprano) Gaston Soublette (haute-contre, flûte a bec alto et tenor, positif) John Sidgwick (viéle) Versions polyphoniques de Gaston Soublette a l’exception de (*) Sur ce disque nous avons voulu présenter quatre aspects de l’art musical du Moyen-Age: les «troubadours» provençaux, les «trouvères» de la France du Nord, les «minnesaenger» ou trouvères aristocrates allemands et les «meistersinger», leurs continuateurs bourgeois et populaires. Sans aucun doute les troubadours provençaux sont-ils à l’origine de ce grand mouvement poétique et musical qui devait se répandre peu à peu dans toute l’Europe occidentale. Leur art est l’équivalent des grands chanteurs-poètes de l’Antiquité; la monodie pure et autonome règne alors en souveraine, inséparablement unie à la poésie. Si l’Amour est un des sujets favoris, il arrive que les thèmes traités soient des événements historiques ou des sujets religieux. Si la musique des troubadours est généralement monodique leurs continuateurs du Nord ou d’Allemagne écrivent des œuvres d’une structure rythmique plus marquée et d’une conception musicale déjà polyphonique. Certes, il n’a été retrouvé que peu de partitions manuscrites à deux ou trois «voix» mais l’iconographie de ces temps anciens nous révèle la présence de nombreux instrumentistes et nous permet de soutenir que ceux-ci accompagnaient le chanteur en réalisant spontanément une polyphonie improvisée. Nous pouvions vous présenter ces beaux chants a capella puisque presque aucune trace d’instrumentation n’est parvenue jusqu’à nous mais les rares polyphonies que nous possédions nous donnaient le secret de l’écriture musicale de l’époque et nous incitaient — pour être fidèles à l’esprit sinon à la lettre — à ajouter à ces monodies dépouillées une deuxième et parfois une troisième voix. Se condamner à une stricte orthodoxie eût été plus coupable encore car la plupart de ces chants appelaient un accompagnement instrumental. Le dilemme est évident: — S’en tenir à une rigueur absolue ; mais alors, pour des raisons esthétiques, il valait mieux ne pas publier. — Ou accepter le blâme des musicologues en redonnant vie et beauté à ces œuvres tout en en respectant le style et l’esprit. Nous devions, dans ce dernier cas, faire appel à la fois à notre connaissance de la musique du Moyen-Age et à notre intuition tant pour le traitement polyphonique que pour l’interprétation. Nous espérons avoir fait œuvre valable, aimant trop cette musique pour nous permettre de la trahir, et étant depuis si longtemps familiarisés avec le langage musical des trouvères ou des minnesänger que nous sommes certains que notre «reconstitution» des accompagnements instrumentaux loin d’être une «modernisation» a redonné à ces chants leur beauté originelle. D’ailleurs, la musique du Moyen-Age, presque toujours modale, suggère elle-même les éléments de son interprétation et requiert pour sa restitution une parfaite compréhension de son essence et une sensibilité toujours en éveil. «N’oublions pas, en effet, que la révolution tonale qui fait disparaître la grande richesse mélodique du système modal ancien ne s’établira qu’au cours du XVIIe siècle: mais aujourd’hui encore la Musique Modale a gardé le pouvoir d’agir puissamment sur un certain nombre de musiciens, éveillant chez eux comme le souvenir d’un monde sonore disparu.»
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