Gaz, électricité : le rationnement, c’est maintenant ! #cdanslair Archives 2022

Encore plus de vidéos Abonnez-vous Gaz, électricité : le rationnement, c’est maintenant ! #cdanslair L’Europe sans gaz russe ? Cela fait maintenant dix jours que le gazoduc Nord stream 1 est en maintenance et le gaz coupé. En théorie, le pipeline, qui alimente l’Europe en gaz russe, doit refonctionner à partir de ce jeudi 21 juillet. Mais rien ne dit que les travaux ne vont pas à la demande de Moscou s’éterniser. Vladimir Poutine ne cesse depuis des jours de souffler le chaud et le froid la main sur le robinet alors Bruxelles a décidé d’anticiper : un plan d’urgence a été présenté aujourd’hui pour parer à l’éventualité d’une coupure totale du gaz russe et éviter une pénurie cet hiver. Dénommé “économiser le gaz pour un hiver sûr“, ce plan de bataille repose sur un triptyque : substitution, solidarité et sobriété. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février, les Vingt-Sept mettent les bouchées doubles pour augmenter les importations depuis d’autres sources que la Russie, comme les États-Unis, le Qatar, la Norvège ou encore l’Algérie. L’Union européenne a également annoncé lundi un accord avec l’Azerbaïdjan pour doubler en “quelques années“ ses importations de gaz naturel depuis ce pays du Caucase. Néanmoins malgré ces efforts, l’UE reste à court terme dépendante - à des degrés divers selon les pays - des importations de gaz russe. Selon la Commission européenne, diversifier les fournisseurs et les sources d’énergie ne sera pas suffisant, il faut que les Européens parviennent eux-mêmes à réduire leur consommation par un comportement de sobriété, en diminuant par exemple la température de la maison, en raccourcissant les douches, en éteignant les appareils au lieu de les mettre en veille... L’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire elle aussi la sonnette d’alarme : l’Europe manquera de gaz cet hiver si elle ne réduit pas sa consommation dès à présent. Le directeur de l’AIE parle même d’une “alerte rouge“ pour l’Union européenne et demande aux gouvernements d’agir dès maintenant. Il préconise notamment de limiter l’usage des climatiseurs, de réduire l’usage du gaz pour produire de l’électricité et d’encourager les industriels à économiser de l’énergie, grâce à des plateformes d’enchères. Un système déjà mis en place en Allemagne, pays qui importe près de 35 % de son gaz depuis la Russie et qui a décidé pour sécuriser son approvisionnement d’avoir également davantage recours au charbon. En France, comme chez tous ses voisins européens, les autorités se dépêchent de faire le plein de gaz. Actuellement, les seize sites de stockage souterrains français sont pleins à 68 %. Emmanuel Macron a également évoqué lors de son interview du 14-Juillet la préparation d’un plan de sobriété énergétique cet été, qui vise à réduire la consommation d’énergie de 10 % en deux ans. Le secteur de la grande distribution vient aussi de s’accorder sur un plan de “sobriété énergétique“ qui sera déployé à l’automne. Mais faut-il avancer la mise en œuvre de ces plans ? Et seront-ils suffisants ? Ces derniers mois, plusieurs communes ont dû fermer leur piscine municipale faute de pouvoir payer leurs factures de gaz, qui avaient presque triplées par rapport à 2021. Et certaines municipalités font désormais appel à des conseillers en énergie pour réduire les dépenses énergétiques qui ne cessent de flamber. D’autant qu’en France de nombreux réacteurs nucléaires sont arrêtés pour maintenance et que le l’EPR en cours de construction à Flamanville connaît un nouveau dysfonctionnement. Une partie du système de pilotage du réacteur est en panne a reconnu aujourd’hui l’entreprise EDF en passe d’être renationalisée. Alors comment éviter un pénurie de gaz cet hiver ? Les appels à diminuer sa consommation se multiplient, mais comment faire ? Enfin pourquoi le gouvernement veut-il renationaliser EDF ? Invités : - Elie Cohen, économiste - Chercheur au CNRS - Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction - Challenges - Jade Grandin de l’Épervier, journaliste - l’Opinion, spécialiste des questions économiques - Mathieu Plane, économiste et directeur adjoint du Département Analyse et Prévision - OFCE
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