RAFAH ALLAH

#Rafah #Gaza #Palestine #Ramadan #lejournaldepersonne Quelque part dans Rafah, j’ai vu une jeune femme prier sur un tas de cendres. Elle prie sur les restes d’un pays qui est condamné à choisir entre le choléra et la peste. Elle prie sur le corps de son enfant qu’elle va ensevelir dans le décor. Elle prie sous la pluie, la pluie des bombes de l’infamie qui tombent sans faire le tri entre les dommages et les avantages. A travers sa prière, je ne vois pas l’ombre de l’ombre d’une quelconque rage. A l’image d’un oiseau enfermé dans une cage sur lequel on fait feu parce qu’il refuse de renier son Dieu. On a beau la priver d’eau et d’air, transformer sa vie en enfer… elle refuse obstinément de se laisser faire. Elle ne sait pas si c’est aujourd’hui, si ce sera demain ou si c’était hier… la fameuse nuit du doute où l’on scrute les nuages pour savoir si l’étoile du Ramadan a fait, oui ou non son apparition dans le ciel assombri par les forces du malin génie. Que veut dire pour elle Ramadan, elle qui n’a rien à se mettre sous la dent ? Ramadan pour elle, c’est l’occasion ou jamais de se débarrasser de sa haine. Cesser de haïr l’imposteur avant de mourir. Elle veut livrer son âme, toute son âme à l’Islam avant de quitter son corps et de se réfugier dans les bras de la mort. Je sais pourquoi elle prie. Je sais qu’elle sait pourquoi elle prie. Non pour que Dieu exauce sa prière mais pour que sa prière rende vaine toute sa misère. Je sais qu’elle sait que la prière ne change pas les choses, mais change sa vision des choses. Au lieu de se plaindre de celui qui lui fait du mal, elle le plaint parce qu’en faisant ce qu’il fait, il se fait encore plus de mal.
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