Musique :
O mon aimable solitude,
Reçois le tribut de mes chants !
Pourrais-je sans ingratitude
Oublier tes bienfaits touchants.
C’est toi qui me rends à moi-même ;
Je te dois ma tranquillité :
Les champs, la paix, la liberté,
Je trouve ici tout ce que j’aime.
À l’ombre du myrte fleuri
Qui s’arrondit sur ma cabane,
Mes jours coulent sans nul souci.
Loin du monde faux et profane.
Je vis calme, je vis heureux ;
J’ai su bannir de ma pensée,
Et l’ambition insensée,
Et les projets tumultueux.
L’amour ! heureux qui le connaît,
Plus heureux encor qui l’ignore !
Pourquoi des peines qu’il causait
Le souvenir plaît-il encore !
Douces erreurs de ma jeunesse,
Où se livrait mon cœur séduit !
Votre charme est enfin détruit
Par le flambeau de la sagesse.