L’inhibition de l’action – Pr Henri Laborit

En vidéo, l’expérience citée dans le livre « L’Inhibition de l’action » (1979). L’animal qui peut réagir par la fuite ou par la lutte ne développe pas de troubles organiques. L’animal qui ne peut ni fuir ni lutter se trouve en inhibition de son action et présente des perturbations pathologiques. Il en est de même pour l’être humain. Dès qu’il se trouve enfermé, coincé dans une situation sans issue et qu’il ne peut réagir par la fuite ni l’attaque il se trouve dans une situation qui provoque des symptômes plus ou moins importants selon son état de santé physique et psychique antérieur et la durée de la situation. =================== Biographie succincte : Henri Laborit est un médecin chirurgien et neurobiologiste. Il est également éthologue (spécialiste du comportement animal), « eutonologue », selon sa propre définition (spécialiste du comportement humain) et philosophe. Il s’oriente par la suite vers l’étude des mécanismes liés au stress. En 1958, il crée le laboratoire d’eutonologie. Il y travaille avec son équipe à l’hôpital Boucicaut. Il est le premier à mettre l’accent sur le système inhibiteur qui se révélera si important pour la compréhension du cerveau, du stress et de la dépression comme pour la « programmation robotique ». Aux systèmes de punition et récompense, d’aversion et d’attirance connus depuis Aristote comme fondement de l’apprentissage, il ajoute en effet le système d’inhibition de l’action, les mécanismes biologiques de l’inhibition « quand vous ne pouvez ni vous faire plaisir, ni fuir, ni lutter » s’articulant avec les mécanismes de domination. Les conséquences pathologiques de cette inhibition de l’action permettront de comprendre comment le stress devient destructeur lorsqu’on ne peut agir, lorsque toute fuite est devenue impossible et qu’il ne reste plus qu’à subir passivement. On peut y voir un fondement biologique de notre besoin d’autonomie, voire d’une démocratie participative. Henri Laborit ne se privait pas de critiquer les hiérarchies au nom du stress qu’elles faisaient subir aux dominés, n’hésitant pas à tirer les conséquences politiques de la découverte de l’origine sociale des perturbations biochimiques, ce qui n’était pas du goût de l’époque. En 1989, il accepte la présidence de l’Institut de Psychosomatique de Turin. La même année et jusqu’en 1992, il occupe une chaire de professeur à l’Université Européenne de Lugano en Suisse Italienne. =================== Source :
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